

Le Grèbe huppé fréquente une grande variété de milieux aquatiques : lacs, étangs, marais, rivières lentes, réservoirs, gravières inondées, estuaires, et parfois les côtes en hiver.
Il préfère les plans d’eau bordés de végétation où il construit son nid flottant parmi les roseaux.
Excellent nageur et plongeur, le Grèbe huppé peut plonger jusqu’à 20 m (généralement 4-6 m) et rester sous l’eau plusieurs dizaines de secondes.
Il se nourrit principalement de poissons, mais aussi de larves d’insectes, crustacés, mollusques et, occasionnellement, de petits amphibiens ou de végétaux.
Maladroit sur terre et il ne s’y aventure que rarement, passant l’essentiel de sa vie sur l’eau.
Lors de sa période de reproduction, le Grèbe huppé construit un nid flottant ingénieux, adapté à son mode de vie aquatique.
Fait de végétation aquatique entassée (roseaux, herbes, algues), ce radeau est généralement ancré à la berge ou à des plantes émergentes, ce qui lui permet de suivre les variations du niveau de l’eau sans être submergé.
Le couple le bâtit à deux, souvent dans des zones calmes à l’abri du vent et des regards. Ce nid semi-flottant, bien camouflé, permet une reproduction discrète tout en offrant un accès direct à l’eau, essentiel pour cet oiseau peu à l’aise sur la terre ferme.
C’est aussi sur ce nid que les poussins naissent et restent parfois blottis avant de monter sur le dos des parents.
La reproduction du Grèbe huppé est marquée par des parades nuptiales spectaculaires, parmi les plus élaborées du monde aviaire.
Dès le printemps, le couple formé exécute une véritable chorégraphie sur l’eau, incluant des mouvements synchronisés, des hochements de tête et la célèbre « danse des algues », au cours de laquelle les deux partenaires se présentent mutuellement des fragments de plantes aquatiques.
Une fois le couple soudé, les deux adultes construisent un nid flottant, où la femelle pond généralement 3 à 5 œufs. L’incubation, assurée à tour de rôle par les deux parents, dure environ 27 à 29 jours. Les poussins, nidifuges, quittent rapidement le nid mais restent très dépendants : ils sont souvent transportés sur le dos des parents durant les premières semaines, y compris pendant les plongées.
Cette stratégie permet de les protéger du froid et des prédateurs tout en facilitant leur apprentissage du milieu aquatique.
Le Grèbe huppé se reconnaît à sa grande taille, sa double huppe, sa collerette rousse en période nuptiale, son long bec rosâtre et son plumage contrasté, autant d’éléments qui le différencient nettement des autres grèbes européens plus petits et moins ornés.
Les principaux dangers pour le Grèbe huppé sont liés à la dégradation de ses habitats et aux perturbations humaines :
– Sécheresse et abaissement des plans d’eau : les épisodes de sécheresse, comme celle de 2019, réduisent le niveau des plans d’eau, privant les grèbes huppés de sites de nidification favorables et limitant leurs zones de reproduction.
– Destruction et réduction des habitats : la destruction ou la modification des milieux aquatiques (drainage, aménagements, pollution) réduit la diversité et la qualitédes habitats nécessaires à la reproduction et à l’alimentation du grèbe huppé.
– Prédation : Certains prédateurs, comme le silure (un poisson carnassier introduit), peuvent s’attaquer aux adultes, aux jeunes ou aux œufs de Grèbe huppé, contribuant à la baisse des effectifs dans certains plans d’eau.
Le Grèbe huppé défend activement son territoire, surtout pendant la saison de reproduction.
Ses principaux comportements de défense incluent :
– Cris de défense : lorsqu’il se sent menacé ou dérangé par un congénère ou un intrus, le Grèbe huppé émet des cris puissants et répétés pour avertir et repousser l’intrus.
– Parades de menace : il adopte des postures impressionnantes, dressant ses plumes de la tête et étalant sa collerette pour paraître plus grand et plus intimidant face à un rival ou un prédateur.
– Attaques directes : en cas de confrontation, il peut se montrer agressif, allant jusqu’à poursuivre ou attaquer physiquement l’intrus, notamment lors de conflits territoriaux avec d’autres grèbes ou oiseaux aquatiques.