BAB-Chatillon-sur-Chalaronne.mp4

Une journée à Châtillon-sur-Chalaronne Découverte d’un village plein de charme

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en arrivant à Châtillon-sur-Chalaronne, ce joli village de la Dombes dont on m’avait parlé avec enthousiasme. Juste une envie de flâner et de voir de mes yeux ce qu’on pouvait faire ici. Et peut-être de me laisser surprendre par un village qui ne ressemble à aucun autre.

Partir à la découverte de notre cité médiévale

Un moment unique au coeur de la cité !

Il est un peu plus 9 heures quand je gare ma voiture.

Il fait déjà doux, le soleil éclaire les façades colorées, et le calme du village m’enveloppe.

Pas un bruit, ou presque. Juste quelques passants tranquilles, le chant d’un oiseau, et le clapotis discret d’un ruisseau.

Je commence à marcher, et très vite, je comprends ce qui fait le charme du lieu : partout, des petits ponts de pierre enjambent la Chalaronne.

Tous sont fleuris et offrent chacun une vue différente sur les maisons à colombages. C’est très photogénique, paisible et vivant.

J’ai l’impression d’entrer dans une carte postale.

Pour débuter ma visite de Châtillon-sur-Chalaronne, je commence par ses célèbres ponts fleuris : je suis immédiatement charmée par le lieu.

Un décor unique Les ponts et la rivière

Châtillon n'est rien sans... La Chalaronne !

La Chalaronne traverse la ville en serpentant doucement, et les nombreux ponts qui la croisent donnent à Châtillon une atmosphère romantique et un peu hors du temps.

Je ne peux pas m’empêcher de m’arrêter à chaque fois pour immortaliser la vue en photo.

Impossible de résister à la beauté simple de ces passerelles couvertes de géraniums.

Ces ponts, souvent reconstruits ou restaurés, sont aujourd’hui l’un des symboles du village. Ils attirent le regard… et les appareils photo.

À ne pas manquer !

La vue sur les ponts proches de la Rue Barrit, particulière-ment photogéniques au printemps et de très jolies maisons à pans de bois, toutes plus belles les unes que les autres.

Un joyau en chêne du XVIIe siècle La Halle de Châtillon

À voir absolument !

La charpente apparente, d’une finesse remarquable. Elle a été reconstruite “à l’identique”, selon les techniques de l’époque. La Halle mesure 20 mètres de large sur 60 mètres de long, et repose sur 64 piliers en bois.

Quand venir la voir ? Le samedi matin, pour profiter du marché traditionnel sous les halles.

Découvrir le cœur de La cité médiévale

Au détour d’une ruelle, je tombe sur elle : la halle de Châtillon-sur-Chalaronne. Imposante, toute en bois, avec sa charpente en chêne qui attire immédiatement le regard.

Aujourd’hui, elle abrite un marché animé chaque samedi matin, mais en semaine, on peut s’y promener tranquillement, lever les yeux, respirer l’odeur du bois ancien. L’architecture est remarquable, et on sent que ce bâtiment a traversé les siècles.

L’histoire des Halles remonte au Moyen Âge, mais leur structure actuelle date du XVIIe siècle. Les 29 et 30 septembre 1670, un incendie détruit une grande partie de la ville, dont les trois quarts des Halles.

Lorsque Mademoiselle de Montpensier, cousine de Louis XIV et comtesse de Châtillon, apprend l’ampleur des dégâts causés par l’incendie de 1670, elle autorise l’abattage exceptionnel de 64 chênes dans sa forêt de Tanay pour permettre la reconstruction des Halles.

Ce geste généreux — à une époque où le bois est une ressource stratégique — est encore salué aujourd’hui. On raconte que certains des troncs furent transportés à dos d’homme jusqu’au cœur de la ville, mobilisant tout un territoire pour rebâtir ce lieu central de la vie locale.

Puis je tombe sur l’église Saint André, paisible et massive, comme un témoin discret des siècles passés.

Lumière et sérénité L’église Saint-André

Demeurée intacte depuis l'époque gothique

Ce lieu m’intrigue : une façade sobre, mais imposante, faite de carrons savoyards — ces briques rouges typiques de la région — et surmontée d’une tourelle octogonale. Elle marque tout de suite le paysage, sans ostentation, mais avec force. Je pousse la porte. À l’intérieur, c’est le calme. Une nef large, bordée de chapelles latérales, des voûtes gothiques, et une lumière douce qui glisse sur les murs.

Je m’installe sur un banc de bois. Le silence est presque complet. Puis je lève les yeux… et tout s’anime. Les vitraux racontent des scènes de la vie du Christ, de la Vierge, mais surtout de Saint Vincent de Paul, qui fut curé de Châtillon en 1617. Il est partout : en berger dans sa Gascogne natale, penché sur un estropié ; plus loin, accueillant un mendiant ou prêchant dans un village.

Une scène en particulier retient mon attention : celle où il remet la règle fondatrice de la première confrérie des Dames de la Charité, ici même, à Châtillon. Le vitrail est vivant, précis. L’émotion passe à travers le verre coloré.

L’église Saint-André a été construite entre le XIIIe et le XVe siècle, à l’emplacement d’un ancien édifice roman. Elle mêle aujourd’hui éléments gothiques flamboyants et influences plus classiques. Son clocher d’origine a été détruit pendant la Révolution, mais les voûtes, les chapelles latérales et les clés de voûte sculptées ont été préservées. Les vitraux, eux, datent du XIXe siècle.

À ne pas manquer !

Les vitraux consacrés à Saint Vincent de Paul, les chapelles fondées par les familles et confréries locales, et l’atmosphère paisible du lieu.

Mais Châtillon, ce n’est pas seulement des pierres. C’est aussi des histoires. Et parfois, des noms qu’on a oubliés.

Une pause gourmande À La Gourmandine

Un repas tranquille au fil de l'eau

Après cette belle matinée à flâner entre les ponts fleuris, la halle et l’église, je sens que l’heure du déjeuner approche.

Je m’installe en terrasse à La Gourmandine, une jolie adresse au cœur du village, juste à deux pas des Halles. Le lieu est joliment situé, au bord de la Chalaronne, et la carte fait la part belle aux produits du terroir.

Ce midi, ce sera poulet de Bressesauce crème, vin Jurassien et morilles — un classique de la région, parfaitement exécuté. Le service est très convivial, et la terrasse baignée de lumière.

C’est le genre de pause qui prolonge l’expérience du lieu : douce, authentique, sans artifice.

Repue et ravie, je reprends ma visite. Et ce qui m’attend ensuite est encore plus inattendu…

Sur les traces d’un botaniste oublié L’Hôtel-Dieu

L'hospice de Châtillon Le cœur de la médecine

Je m’attendais à visiter un petit musée local, mais je ne pensais pas tomber sur une figure aussi fascinante.

En entrant dans l’ancien Hôtel-Dieu, je découvre une exposition dédiée à Philibert Commerson, botaniste natif de Châtillon-sur-Chalaronne.

Son nom ne m’était pas familier, et pourtant : il fut l’un des grands explorateurs scientifiques du XVIIIe siècle, compagnon de Bougainville, collecteur infatigable de plantes rares aux quatre coins du monde.

L’exposition raconte son parcours à travers des carnets de voyage, des planches botaniques, des cartes et des objets. On y mesure l’ampleur de son travail : des milliers d’espèces décrites, dont certaines portent encore son nom. On comprend aussi qu’il était en avance sur son temps, notamment dans sa manière de penser la nature comme un tout vivant.

À ne pas manquer !

Les planches botaniques du XVIIIe siècle, les extraits de ses lettres, et le récit de son passage à l’île Maurice, où il finira ses jours.

Plonger dans la médecine d’autrefois L’Apothicairerie

Vestige du XVIIIe siècle L'ancien hôpital

Et soudain, je pousse une porte sans trop savoir ce que je vais découvrir.

Et là, surprise : une apothicairerie du début du XIXe siècle, restée quasiment intacte. Une petite pièce feutrée, aux murs tapissés de boiseries peintes.

L’atmosphère est particulière : entre cabinet de curiosités et lieu de science.

Autour de moi, des dizaines de pots de faïence, des fioles de verre remplies de poudres, de graines, de racines.

Les noms inscrits sur les étiquettes ont un parfum d’ailleurs : thériaque de Venise, baume du Pérou, poudre de vipère, élixir de longue vie

Je m’approche doucement. On imagine les gestes lents, précis, des religieuses qui préparaient ici leurs remèdes.

Les pots ne contiennent pas que des herbes : on y trouve aussi de la réglisse contre le rhume, du chocolat de santé utilisé comme tonique, du citron pour rafraîchir l’organisme… et même des cloportes réduits en poudre, réputés pour leurs vertus diurétiques !

L’apothicairerie se visite sur rendez-vous ou avec un guide. L’un des lieux les plus singuliers — et méconnus — de Châtillon-sur-Chalaronne.

À ne pas manquer !

L’élégance des pots en faïence peints à la main, encore alignés sur les étagères, et les codes botaniques inscrits sur les tiroirs, témoins d’un savoir structuré et rigoureux.

"Toute notre vie est dans l'action" L’ombre de Saint Vincent de Paul

Une Maison des Illustres La demeure d'un saint

À quelques pas des Halles, une façade sobre attire mon attention. Une statue de Saint Vincent de Paul trône au-dessus de l’entrée, semblant veiller sur les passants.

C’est ici, dans cette maison du XVIe siècle, que Vincent de Paul loge en 1617, faute de presbytère disponible. Il y rédige la charte fondatrice de la première Confrérie des Dames de la Charité, acte de naissance d’une œuvre qui perdure encore aujourd’hui.

En pénétrant dans la maison, je suis accueillie par une sœur qui m’invite à visiter les lieux. Je découvre l’escalier en bois que le Saint empruntait pour rejoindre sa chambre, aujourd’hui transformée en chapelle. Rien d’ostentatoire. En bas, une exposition retrace les étapes de sa vie, avec une pudeur respectueuse. Un tableau offert par Napoléon III, “Le pauvre, c’est le Christ”, résume l’esprit du lieu.

Cette maison, labellisée « Maison des Illustres » depuis 2012, est bien plus qu’un lieu de mémoire. Elle incarne l’esprit de charité et de solidarité qui anime encore Châtillon-sur-Chalaronne.

Besoin de plus d'informations ? Contactez-nous !